Traité de la Peinture, de Léonard de Vinci
1651
Giacomo Langlois, Paris
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I335
Il est impossible qu'aucune memoire puisse conserver toutes les veues & les changements de certains membres de quelque animal que ce soit, & nous allons demontrer ceci par l'exemple d'une main; & parce que toute quantité continue est divisible à l'infiny, le mouvement que fait l'œil, lequel regarde la main & se meut de A. en B. il se meut par un intervalle A. B. le- quel intervalle étant une quantité continue, est aussi par consequent divisible à l'infini, & en chaque partie de son mouvement il change l'aspect & la figure du contour de cette main, & fera le même en tous les points de son mouvement autour du cercle: la main en fera autant si elle se hausse en son mouvement; c'est à dire, elle passera par un espace qui est une quantité.